Mon parcours en référencement depuis 12 ans, de stagiaire sur Paris à directeur d’agence web en Asie
On m’a demandé récemment de parler de mon parcours en tant que référenceur depuis 12 ans, celui-ci a plu donc je me suis dis que j’allais partager cela avec un plus grand nombre.
En 2002, j’étais étudiant en licence E-business qui se déroulait en alternance, 2 jours en cours et 3 jours entreprise. Dans ce cadre j’étais donc 3 jours par semaine en « stage » chez Wistiti.fr, qui était la toute première société dans le domaine du tirage photo numérique en France (juste avant Photoways qui était d’ailleurs partenaire), qui est ensuite devenu Extrafilm puis aujourd’hui Smartphoto.fr (les joies des fusions acquisitions). Je mets stagiaire entre « » car vu les responsabilités que j’avais cela dépassait pas mal le cadre d’un stage.
Un jour mon patron me dit « tiens Willy, regardes un peu ces histoires de référencement toi qui fait du marketing web en cours ». Cela faisait 2 ans qu’ils avaient pas regardé cet aspect du site, or a cette lointaine époque le « référencement » consistait simplement à choisir des mots clés et les mettre dans les metas keywords du site. Pour les plus âgés qui ont de la mémoire, à cette époque on mettait meme le nom de gens connus genre « Pamela Anderson » meme si le site avait rien à voir car cela faisait du traffic quand meme. C’est une epoque que ceux qui ont moins de 30 ans ne peuvent pas connaitre…
Bref, du coup je regarde sur mon ami Google (qui avait d’ailleurs à ce moment toujours pas les liens sponsorisés à droite et en haut, seulement des résultats naturels, mais c’est une époque que ceux de moins de 30 ans…) et je tombe sur le forum Webrankinfo.com que je n’ai pas besoin de présenter. Je vois alors les explications scientifiques sur ce qu’est le référencement, le principe qu’un lien = un vote, le concept du PageRank et d’une note de 1 à 10 pour chaque page du web, etc. J’ai adhéré directement à la philosophie Google et aimé ce jeu que j’étais en train de découvrir. Après quelques jours d’intenses lectures, j’ai commencé mes essais sur le site de Wistiti. Et la ce fut le carnage en moins d’une semaine. De non positionné sur Google (ou très loin), on est devenu leader de la niche du jour au lendemain, premier sur tous les termes « développement photo numérique » « tirage photo numérique » « développement photo » « album photo » etc. Le trafic a doublé et le CA a bien monté en quelques jours. Ces excellents résultats m’ont donc bien motive à rentrer de plein pied dans ce business car il est assez grisant de faire des actions et de voir des résultats directement, surtout dans un environnement de compétition.
D’ailleurs quelques mois après en licence et l’année d’après en DESS (oui je suis passe de bac+3 à bac+5 directement mais c’est une autre histoire) j’avais eu des cours sur le « référencement » mais j’étais clairement plus experimenté que les profs. En DESS quand un étudiant posait une question technique sur le SEO, le prof répondait « je ne sais pas il faut demander à Willy, c’est lui le spécialiste » 😉
L’année d’après, fort de cette expérience SEO, assez rare à cette époque, j’avais été pris chez Takezo Référencement mais j’ai refusé le job car ce n’était pas assez bien payé et je devais régler les frais de scolarité (une fortune!) de mon DESS Webmaster en cours du soir. J’ai donc pris un job de chef de projet Internet dans une autre entreprise, il n’y avait pas de SEO dans ma fonction mais j’ai continué sur des projets persos et ceux d’amis (dont un qui est devenu leader dans le domaine de la musique depuis 10 ans grâce à ma stratégie).
Après avoir été diplômé de mon BAC+5 Web en 2004, je me suis mis en chasse des postes de chargé de référencement au sein de toutes les agences web parisiennes connus de l’époque (oui je sais j’insiste sur le mot « époque » mais dans le web tout change rapidement donc le contexte aujourd’hui est différent). J’ai fait des interviews partout : referencement.com, webformance, Aposition…
Pour toutes les agences de référencement parisiennes, mes compétences étaient OK mais mon salaire demandé coincait. Sebastien Langlois, le boss de Aposition m’a alors explicité le problème de mon salaire, ce qui a complétement changé ma vie.
Il m’a dit a peu près dans ces mots « Tu as 3 d’expérience dans le web, effectivement en 2004 c’est rare. Tu as une licence et un bac+5 dans Internet, effectivement en 2004 c’est super rare. Tu as un an d’expérience en SEO, dont ta super référence en photo numérique, c’est ultra rare en 2004. Maintenant tu demandes 30KE par an. En soit vu ton diplôme, ton expérience, et le fait que tu as un profil ultra rare aujourd’hui sur le marché, tu n’as pas tort. Sauf que de nos jours dans le web, les gens ont une culture du gratuit. Aujourd’hui pour faire comprendre à un client qu’il doit payer pour avoir du résultat de qualité et lui faire signer ne serait-ce qu’un contrat à 5000 euros, c’est très complique. Dans ces conditions et vu les charges d’entreprises, tu comprendras qu’on peut difficilement payer 30KE nos employés ».
La leçon était tout à fait claire et je le remercie encore aujourd’hui de cette franchise qui m’a fait changer ma vision des choses. J’ai donc décidé à ce moment que si je ne pouvais pas etre bien payé en tant que salarié dans le référencement, j’allais trouver une autre voie.
Au même moment un ami était en train de créer son agence web, PME Multimedia, aujourd’hui 50A.fr. J’ai donc décidé de travailler avec lui quelques mois dans ses locaux, histoire de voir un entrepreneur partant de 0 tout en travaillant également pour moi sur un projet de création de société spécialisé en référencement. Après 3 mois, je voyais que mon ami galérait (ce qui ne l’a pas empêché de réussir sur le long terme) et que c’était loin d’être simple de montrer un projet en partant de 0, ce qui m’a un peu peu refroidit.
D’autre part pour créer une société en France il fallait déjà être riche (en clair même si on faisait une société qui rapporte au bout d’un an 0 euro de CA, on payait quelque chose comme 3000 euros, c’était avant le statut autoentrepreneur qui a le mérite de tester une activité sans frais). Je voulais bien prendre des risques, mais je n’avais pas les moyens financiers de payer les frais si l’activité ne marchait pas.
Nous sommes en juin 2005, je suis bon dans mon domaine, je tente la voie salarié mais on ne paye pas assez, je tente la création d’entreprise mais je n’ai pas les reins assez solides. Mon avenir en France me semble bien noir, qu’à cela ne tienne, je cherche d’autres opportunités ailleurs. L’Asie et la Chine en particulier est en plein boom, Internet y est balbutiant, cela me semble un terrain de jeu propice puisque je me sens éjecté de la France.
Ma vision est maintenant claire : adieu la France, bonjour la Chine. Je reprends mes études et m’inscris à un Master « Management International Franco Chinois » en septembre 2005 et c’est parti pour 6 mois de cours en France sur la Chine puis 4 mois de mandarin intensif sur Beijing et Shanghai. Le dernier jour des cours à Shanghai, le soir même je rentre à Beijing, un mois plus tard je crée une société et c’est parti pour une activité de freelance en référencement français/anglais/chinois, ce que je n’ai pas pu faire en France. L’histoire de l’entreprise commence en septembre 2006. Pour l’anecdote la création de mon entreprise fit office de stage pour valider mon Master. Le seul en 250 étudiants sur 16 promotions à l’avoir fait!
Et 2eme anecdote, Google m’avait contacté à ce moment pour un poste au QG Europe à Dublin pour améliorer l’algorithme de Google.fr. J’avais commencé le recrutement pour voir et j’avais réussi les tests techniques. Mais je n’ai ensuite pas continué la procédure car je venais de commencer ma vie en Asie, ce qui est quand même issu de 2 ans de réflexion. Donc je ne voulais pas repartir sur l’Europe…même pour Google.
Bref pendant plusieurs mois je fais des contrats de référencement mais on me fait souvent remarquer « ah tu fais du référencement c’est bien, mais on n’a pas de sites… ». De la vient l’idée de réaliser des sites web vitrines dans le but de proposer dans la prestation mon référencement. Même si je suis assez bon développeur), je ne m’estime pas assez bon pour réaliser des sites moi-même. Je m’associe alors avec mon développeur et mon designer (français donc qualité française! je précise car on me demande souvent si je fais de la qualité chinoise…). A nous 3 nous pouvons donc proposer la prestation classique d’une agence web : création de sites internet / référencement avec un focus spécifique sur le SEO des sites vitrines multilangues.
En 2008 juste après les jeux olympiques de Beijing j’ai des opportunités de business qui se présentent pour lancer 3 activités E-commerce. Cela permet :
1. de commencer à créer des sites E-commerce, donc de proposer ce service dans le champ des prestations de l’agence
2. tester moi-même l’activité d’E-commercant pour comprendre ce que c’est que de trouver des fournisseurs, gérer un stock, la logistique, le paiement en ligne, l’expédition, etc. Je suis donc plus crédible qu’un développeur de site E-commerce classique
3. de tester le référencement de boutiques E-commerce, et donc de proposer ce service dans les prestations de référencement de l’agence, métier d’origine.
L’activité de la société fonctionnant assez bien en Chine, et touchant de plus en plus de sociétés internationales, je décide de m’étendre plus dans l’Asie du Sud Est. En 2011, voulant continuer à accroître la clientèle asiatique, implantation sur la Malaisie et en 2012 sur le Vietnam. Et bien sur en proposant du référencement dans toute langue asiatique.
Voila en quelques mots mon parcours dans le référencement, d’un beau jour de novembre 2002 en tant que stagiaire à Paris à aujourd’hui directeur d’agence web en Asie écrivant en ce moment cet article de Hanoi au Vietnam.
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